Un point sur la planète, perdu dans la précision mathématique des chiffres : latitude 36.443588, longitude 6.026489. On n’y pense jamais, à ces coordonnées, mais ici, à ce carrefour exact, la routine se dérobe. Des règles bougent, des événements s’invitent sans prévenir. Les frontières semblent parfois respirer au rythme d’autorisations imprévisibles, la loi elle-même paraît vaciller, le temps d’une dérogation inopinée.
Sur ce fragment de carte, chaque année, le registre officiel s’épaissit de dérogations au parfum d’exception. La routine, ici, n’existe pas. Les autorités s’habituent à l’inattendu, notent la souplesse de certaines règles dans un paysage juridique qui, ailleurs, se contenterait d’avancer droit. C’est ce qui forge l’identité de cette latitude, ce qui attire l’œil curieux, ce qui invite à aller voir de plus près.
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Un point sur la carte : que révèlent les coordonnées 36.443588, 6.026489 ?
À cette intersection GPS, la forêt Ben Khalifa se dévoile discrètement. Enracinée dans la wilaya de Mila, au nord-est de l’Algérie, elle s’allonge sur près de cinq kilomètres, entre la limite de Rouached et l’agitation tenue à distance de la ville de Mila. Ici, la verdure tranche face à la proximité urbaine : Skikda, Constantine et la Méditerranée voisinent sur la carte, mais sur le terrain, seul le calme s’impose. Les sentiers perdus effacent toute notion de passage obligé.
Pour situer cette forêt, il suffit d’observer les villages alentour : Mechtat Aïn Toub, El Hammam, posés non loin des sous-bois. Les routes rurales s’entrelacent dans ce secteur, dessinant un quadrillage ténu sur la carte, saisissable par ceux qui connaissent encore les anciens noms de lieux. Ici, la modernité s’arrête à la lisière ; marcher, lire le paysage, s’orienter sans GPS reste une évidence pour qui veut s’en imprégner.
La forêt Ben Khalifa s’affirme dans un registre unique : à la fois proche des grandes agglomérations et profondément éloignée des itinéraires classiques. Entre croisement des climats, diversité humaine et usages locaux, elle s’impose comme un espace singulier. Y pénétrer revient à retrouver la trace d’un patrimoine naturel discret, mais dont l’évidence ressurgit à chaque détour.
Secrets et paysages de la latitude 36.44, une immersion au cœur de la nature
Ici, le sol se couvre de cistes et de genêts, tandis que les troncs de chênes-lièges et de pins d’Alep tracent leur ligne vers la lumière. La forêt Ben Khalifa déroule sur cinq kilomètres le visage nuancé de la nature méditerranéenne : climat subhumide, printemps doux, été tempéré, automne paisible et hiver modéré rythment ce territoire sans excès. Aucun heurt ; tout se joue dans l’équilibre subtil entre la fraîcheur et la chaleur.
Marcher sur ces sentiers, parfois à peine discernables, c’est traverser une mosaïque où lavande sauvage, arbousiers et vieux arbres composent la toile du sous-bois. Les plus attentifs s’arrêtent un instant : les troncs noueux racontent les décennies écoulées, égrenant la mémoire des forestiers qui veillent encore sur ce site.
Côté faune, la biodiversité En Khalifa s’observe à qui sait patienter. Le passage discret d’un sanglier, un renard qui file entre les troncs, la silhouette d’un hérisson d’Algérie à la tombée du jour : ici, aucune agitation, mais une vie animale installée de longue date. Les sous-bois vibres du bruissement des geais, du vol d’un rapace ou du pas furtif d’une perdrix. La forêt protège ces écosystèmes fragiles, à l’abri des agitations qui bouleversent ailleurs.
La force de ce massif ne se limite pas à son rôle de refuge : il préserve les sols, régule les eaux, assure une stabilité tout en douceur à l’ensemble de la région. Veiller sur Ben Khalifa, c’est reconnaître la valeur d’un équilibre qui se mérite. Chaque sortie sur les chemins invite à cette responsabilité ; rien n’est jamais vraiment acquis sous cette canopée.
Quelles expériences uniques vivre sur ce site méconnu ?
Aux lisières de la forêt Ben Khalifa, le calme s’impose. À peine percé par le bruissement des feuilles, il appelle les promeneurs à s’aventurer. Que l’on soit amateur de randonnée, passionné d’observation animale ou simplement en quête d’un bol d’air, tout converge vers la simplicité retrouvée. Les sentiers se plient à tous les rythmes, tandis que les plus patients croisent, ici un geai, là une mésange,parfois une ombre qui s’échappe au détour du chemin.
Afin de donner une idée des possibilités sur place, voici les expériences à portée de main :
- Randonnée pédestre : des circuits balisés traversent la forêt, offrant des parcours adaptés aux promeneurs novices comme aux passionnés de longues marches.
- VTT et balades à cheval : le réseau de pistes forestières se prête à la fois aux vélos tout-terrain et aux amateurs d’équitation, loin de l’agitation.
- Pique-nique et pause nature : les clairières aux abords de Mechtat Aïn Toub ou d’El Hammam offrent le décor parfait pour une journée paisible, à l’abri de la canopée.
- Observation de la faune : ici, patience paie ; sangliers, renards, hérissons et oiseaux rares animent régulièrement les promenades dédiées à celles et ceux qui savent attendre sans troubler.
Ce qui distingue Ben Khalifa ? L’absence de foule et de structures tape-à-l’œil. Sur place, la cueillette, le pâturage, la promenade relèvent d’un quotidien transmis, inchangé. Que l’on vienne pour la dégustation d’une grenade sauvage, la détection du passage d’une bête ou la contemplation d’une scène silencieuse, le site impose humilité et respect. La forêt se donne, mais ne s’impose jamais. Ici, le silence constitue l’invitation majeure.
Conseils pratiques pour préparer votre aventure hors des sentiers battus
Pour atteindre la forêt Ben Khalifa, il faut se préparer un minimum. Depuis la ville de Mila ou Rouached, quelques routes secondaires guident jusqu’aux abords des bois. La voiture reste la solution la plus souple, même si des lignes de transport collectif desservent la zone, notamment vers Rouached,il faut alors poursuivre à pied sur les pistes. Se munir d’une carte topographique ou noter les coordonnées GPS 36.443588, 6.026489 aide à ne pas se perdre une fois sur place.
Avant de vous lancer, gardez à l’esprit ces quelques précautions, qui rendent l’expérience bien plus agréable :
- Préparez de bonnes chaussures : le terrain se fait parfois accidenté, et la présence d’eau en saison peut surprendre.
- Suivez les recommandations de la Direction générale des Forêts : leur gestion du site est pensée pour préserver l’équilibre naturel du massif.
- Prévenez un proche de votre itinéraire : la fréquentation est faible, et le signal téléphonique se montre capricieux dans les zones les plus profondes.
- Préparez un sac avec une trousse de secours, une veste coupe-vent et une lampe : mieux vaut anticiper quelques aléas, notamment si la marche s’éternise.
La règle d’or : effacer ses traces. Préservez ce qui existe, limitez au maximum l’impact de votre passage. Nul besoin de repartir avec autre chose que des images, des sensations, voire, pour les plus chanceux, le souvenir d’un instant face à un animal sauvage. Ceux qui savent s’effacer ici repartent rarement déçus : il reste alors le goût d’un fragment d’Algérie encore farouche, et le sentiment, rare, d’avoir vraiment trouvé la latitude de l’inattendu.